Les experts techniques Giorgio Piola et Matt Somerfield analysent l’évolution de Red Bull, Ferrari et McLaren depuis le début de cette saison GP F1 2016. Focus sur les points forts et faiblesses des trois écuries.
Red Bull Racing
L’écurie anglo-autrichienne peine encore à parfaire son unité de puissance motrice Renault sachant que le constructeur français n’a utilisé jusqu’alors que le strict minimum de jetons. Red Bull se croit toutefois capable de conserver son rang. Elle espère de surcroît obtenir de meilleurs résultats après l’introduction de la V6 améliorée de Renault au GP Canada 2016. Ceci n’écarte pas aussi cependant l’hypothèse selon laquelle l’écurie ne souhaite pas encore dévoiler le potentiel de ses monoplaces et préfère à la place préserver les mêmes composantes d’unité motrice, du moins pour les six premières manches, afin de s’améliorer progressivement tout en optimisant sa fiabilité ; quitte à restreindre la performance globale. Côté châssis, Red Bull s’inspire de l’idée de Mercedes sur l’efficience de l’appui aérodynamique. L’ajout d’une bande dentelée au flap d’aileron avant lui a permis d’améliorer sa fenêtre de fonctionnement. Red Bull va encore plus loin en équipant de denture son avant-dernier flap. Le flap lui-même ayant subi des modifications par traitement avec bande dentelée. Ceci permet de perturber le flux d’air et de provoquer un déclenchement à différentes longueurs. Le flux abandonne le bord de fuite et déplace son point de séparation vers l’arrière du flap.
Ferrari Scuderia
Les monospaces SF16-H de la Scuderia n’ont pas visiblement apporté du nouveau lors du dernier GP en Chine. On attend de Ferrari à ce qu’elle révèle les véritables potentiels de ses F1 en Espagne. L’attention serait davantage focalisée sur le réglage et la personnalisation du système de freinage. Moins exigeant que celui du GP précédent, le circuit Grand Prix de Chine n’a pas nécessité l’utilisation de disques de freins de plus de 900 perforations de refroidissement. Le disque utilisé par Ferrari pour ses monospaces à Shanghai ne comportait que quatre perforations latérales et pourtant l’écurie italienne fut bel et bien contrainte d’utiliser un disque à cinq perforations disposées en chevrons à Bahreïn. La disposition en chevrons est indispensable pour empêcher le disque de se briser en cas de surchauffage. L’équipe est aussi sur le point de développer des tambours de frein avec plusieurs systèmes de refroidissement permettant de libérer la chaleur et de la dissiper dans les roues.
McLaren Racing
Des améliorations ont été observées au niveau des monospaces de l’écurie britannique lors du Grand Prix en Chine. L’on remarquera par exemple la présence d’aileron de requin inversée au niveau de la ligne centrale du museau. Arborant un design assez similaire à celui Ferrari, mais pas plus élaboré que celui de Woking, cette innovation permet l’optimisation du contrôle du flux d’air convergeant sous le museau. Cette conception permet aussi d’améliorer l’interaction du flux d’air avec les Vortex Y250 et les déflecteurs. Le changement opéré au niveau du museau permet aussi une reprise rapide du monoplace, plus particulièrement après négociation de virages à moyenne allure ou à vitesse lente.